Nous sommes allés à la rencontre de Ludovic Lapierre, combattant de la MK Légion, pour qui l'actualité est plutôt chargée en ce début 2013...
France Fight : Bonjour Ludo, comment vas-tu ?
Ludovic Lapierre : Salut, ben écoute ça va, beaucoup de choses en ce moment mais bon dans l’ensemble ça roule !
FF : Depuis ce début d'année, tu enchaînes les combats, pas trop dur de tenir physiquement ?
LL : Effectivement, j'ai enchainé depuis la reprise de la saison, deux combats en boxe française où j'ai perdu à la décision de peu (dont un à cause d'un mauvais arbitrage) avec le club Corsair Boxing de Jacques Quaglia. Puis depuis 2013, en pancrace avec la MK Légion, j'ai combattu quatre fois déjà avec trois victoires et une défaite. Donc, ben c'est sûr que c'est pas de tout repos, mais le plus dur c'est d'assurer des entrainements difficiles malgré le boulot et la fatigue. Mais des frères d'entrainements m'aident pour cela.
FF : Après, le Fight Impact à Alzonne en janvier, le Lyon FC en février et le Fightway Challenge en mars, on te retrouvera pour ton deuxième combat ce mois-ci, le 30 mars pour le F-3 Tournament à Givors. Depuis quand sais-tu que tu participeras à cet event ?
LL : Je l'ai su quelques jours après le Fightway Challenge, durant ma semaine de repos.
FF : Tu affronteras Reda Oudgou, que connais-tu au sujet de ce combattant ?
LL : Rien, j'ai eu des échos comme quoi c'est un bon boxeur thaï et qu'il est dur à bouger au sol. De toute façon, cela ne m'étonne pas, il vient de Haute Tension, un très bon club.
FF : As-tu un message à lui faire passer ?
LL : Que le meilleur gagne, venant de deux bons clubs, il faudra faire honneur aux gens qui nous ont accompagné dans notre préparation. Peu importe l'issue, le principal est de faire un beau combat, respectueux de l'esprit sportif.
FF : Après celui-là, une petite pause ? Ou comptes-tu continuer sur ce gros rythme ?
LL : Je ne pense pas que ce soit forcément un gros rythme, il suffit de s'organiser et de veiller à se préserver. Adopter bon régime alimentaire, éviter les cuttings trop importants, faire des pauses après chaque combat, ne pas faire des sparrings lourds à outrance, et surtout rester à l'écoute de son corps cela permet de tenir... Mais bon, normalement il est peut-être question d'un petit gala le 20 avril en BF, à préciser. Sinon, je suis d’ors et déjà programmé au Extrem Fight for Heroes à Draguignan avec l'excellent Mathieu Wagner de la MK Légion. C'est un gala qui se déroulera le 17 Mai en faveur d'anciens combattants de l'armée de terre. C'est Sébastien Gueit que j'avais rencontré en -93kg au PFC challenger de 2012 qui se démène pour organiser un beau petit évènement. Puis, il y aura normalement le fightway du 2-3 Juin qui sera à coup sûr encore un beau gala !
FF : En février 2012, tu as fait une sortie gagnante lors du In The Cage dans les règles du MMA, en Italie. Mais depuis, tu n'as fait que du pancrace... Que préfères-tu ?
LL : Le MMA, bien sûr, nos politiques me déçoivent en restant sur leurs positions erronées sur ce sport. A cause de leurs étroitesses d'esprit, ils ne protègent en aucun cas des jeunes sportifs qui s'entrainent dur dans des conditions difficiles et pas du tout favorisées et doivent faire d'énormes sacrifices pour pouvoir faire carrière. La France prend du retard dans un sport qui est devenu majeur dans le reste du monde, et cela reste pitoyable de voir notre ministre sortir des arguments valables il y a peut-être 15 ans. Nous faisons des sports de combats, les frappes au sol ne sont pas dangereuses quand on est préparé pour. C'est une phase normale du combat qu'il faut apprendre indépendamment des phases de stand-up, de corps à corps et de grappling. Peut-être que notre ministre devrait voir à changer certains de ses conseillers.
FF : Risque-t-on de te revoir en MMA ?
LL : C'est un souhait, Kael et Medhi cherchent, l'ennui c'est que le niveau à l'étranger est plus élevé qu'en France, en plus il y a vraiment des athlètes qui font des gros cuttings, donc il faut faire attention à ne pas accepter n'importe quoi dans n'importe quelle organisation.
FF : Peux-tu nous dire comment en es-tu arrivé à ce sport ?
LL : J'ai 32 ans, et j'ai toujours fait des arts martiaux, judo, karaté, yosekian budo, taekwondo. Mais c'est à la fac, quand j'ai rencontré Alain Delmas que ça a vraiment commencé. J'ai fait avec ce grand monsieur, du Bando ou Thaing, des arts martiaux birmans. Mais, il a aussi agrémenté ses apprentissages théoriques et pratiques de ses connaissances personnelles dans diverses disciplines. Je passe sur le classeur rempli de diplômes d'enseignement et de grades dans les différentes disciplines de sports de combats que ce type a. Au final, j'ai pratiquement tout appris ce que je sais en stand-up, avec lui. Au même moment, j'ai pratiqué avec Eder Barbosa le JJB à Triangulo Brasil. J'ai appris beaucoup d'automatismes et de réflexes de sol. Puis j'ai affiné mes techniques de pieds-poings avec Marc Notari. Il ne me manquait plus qu'à mixer tout ça en saupoudrant d'une bonne dose de lutte ce qui est chose faite avec la MK Légion.
FF : Marseille est une ville où il y a beaucoup de clubs de MMA/Pancrace, pourquoi avoir choisi la MK Legion ?
LL : J'ai pas choisi la MK Légion, j'ai choisi une famille. Alors que je m'entrainais avec Marc Notari qui m'a aussi beaucoup appris et que je ne remercierai jamais assez, j'ai rencontré Kael au championnat de K1 de 2010. Il m'a invité à passer, et comme je commençais une formation sur Marseille ça l'a fait ! J'aime l'ambiance de la MK Légion, et en plus on ne manque pas de très bons combattants, Vincent, Amine, Foued, Issem, Mathieu, Charles, Dimitri, Jeremy, Mourad, Kévin... ça fait du monde ! Et je ne compte pas les nombreux collègues d'entrainements, qui pour diverses raisons ne peuvent pas faire de compétitions sérieusement (heureusement pour leurs adversaires d'ailleurs) comme Briak, Chaouki, Tommy etc... et tous ceux qui arrivent. C'est une belle famille.
Mais je ne reste pas qu'à la MK Légion, je vais aussi me faire casser la gueule par Anthony Frémon au Corsair Boxing pour des entrainements très dur mais très techniques. Je tourne aussi en JJB avec l'école Base au Kiai club.
FF : Dans l'idéal, comment vois-tu ton avenir ?
LL : Je prépare actuellement mon concours d'infirmier pour pouvoir rentrer en septembre prochain dans une formation qui dure 3 ans. Si je réussis, je ne sais pas si je pourrai tenir ce rythme entre stages et dossiers à rendre. Hé oui, grâce à nos politiques nous ne pouvons pas bien vivre de notre passion. Nous n'avons pas la loi Pelée comme au Brésil. Et puis, j'aurais pû partir tenter ma chance aux USA ou ailleurs mais j'ai préféré avoir un diplôme...
FF : Pour le moment, rendez-vous donc, le 30 mars prochain à Givors. Je te souhaite de poursuivre cette année avec autant de réussite qu'elle a démarré et comme de coutume sur France Fight, le mot de la fin te revient... A bientôt.
On verra bien, de toute façon, tant que le plaisir est là ben je continue. Merci France Fight et merci à toute les personnes passionnées de sports de combats que j'ai rencontré et qui m'ont tous aidé... Et surtout, spéciale dédicace à Auré qui c'est sûr matte tout de là-haut !