Voilà, la sixième édition du PFC est passée et il faudra désormais attendre une année avant de pouvoir revoir le grand show de pancrace made in Marseille. Il faut l’admettre, niveau spectacle, lumières, son, mise en scène, on en prend plein la vue. Certainement le seul gala de pancrace en France à offrir un tel spectacle avec, en plus, son ring octogonal.

On passera rapidement sur la main event qui opposait, dans un combat revanche, le letton Konstantin Gluhov, détenteur de la ceinture des poids lourds, au néerlandais Valentijn Overeem. On reconnaitra la souplesse, la rapidité et la puissance des coups des deux hommes mais très vite, le letton se montra plus incisif, pour mettre KO son adversaire et conserver son bien.

En-dehors de ce combat, toutes les autres oppositions ont, au moins, concerné un français. Araik Margarian a conservé sa ceinture chez les moins de 65 kilos en venant à bout de Benjamin Baudrier au terme d’une sublime opposition. Avec le soutien de 130 supporters venus pour le soutenir, Baudrier offrit plus qu’une résistance et menaça le marseillais plus d’une fois durant le duel. Rapides, véloces, affûtés, volontaires, les deux hommes ont certainement offert le combat de la soirée, notamment au niveau technique. Araik trouva finalement son salut sur un étranglement arrière en milieu de deuxième reprise.

Deux autres ceintures furent décernées dans la soirée. Thibault Colleuil et Dagir Imavov, réputés pour être deux des meilleurs cogneurs du circuit français, passèrent 90% du combat au sol. A juste titre, diminué par une blessure au poignet, Imavov cherchera toujours très rapidement le contact en collant Colleuil le plus possible. Cette stratégie fonctionna puisqu’il remporta le titre sur décision. C’est aussi ce vers quoi on se dirigeait dans le duel opposait Moktar Benkaci à l’espagnol Jose Luis Zapater. Dans un premier round assez triste, les deux assaillants s’observèrent plus qu’ils ne se touchèrent. Le public siffla alors, mécontent du spectacle offert. Peu à peu, au fil que le combat avançait, Moktar se montra toujours un peu plus entreprenant, et percutant. Dans le troisième round, il envoya les coups, les genoux notamment et, sans riposte adverse, l’arbitre stoppa logiquement le combat.

Autre combat magnifique, celui qui opposa Aymard Guih à Thibaud Larchet. Entre le fougueux combattant de la MK Legion et la révélation depuis quelques mois, la lutte fut intense, accrochée et terriblement engagée. Bien difficile d’en extirper un plus qu’un autre au moment de donner la décision. C’est finalement Aymard Guih qui l’emporta.  Le prix de la plus grosse déception est certainement à mettre au crédit de Vincent Del Guerra, terriblement déçu après sa défaite en fin de premier round, sur kimura, face à l’espagnol Juan Manuel Suarez. Nul doute que le Warrior aura à cœur de rebondir, dès que possible.

S’il en est un qui se révèle aussi cette saison, c’est bel et bien le corse Jean-Jacques Calistri. C’est bien simple, en cinq combats, seul Zoumana Cissé a pu le stopper. Samedi soir, il avait fort à faire avec Frédéric Lefèvre face à lui. Lui rendant facilement une tête, Frédor attaqua le combat bille en tête, en plaçant une boxe assez solide. Très vite, le combat alla au sol, où Lefèvre amorça une clef de cheville, sans succès. C’est là que le corse se saisit de l’occasion pour chiper la cheville adverse et verrouiller la clef. Pour Lefèvre, l'arrivée chez les lourds n'est pas un succès après son revers contre Merad il y a un mois.

Autre homme en forme, Thibault Gouti, à qui il ne fallut guère beaucoup de temps pour vaincre l’espagnol Jorge Giner. De son côté, en délicatesse avec son genou, Adrien Caillol dut se résigner à taper assez vite quand Miguel Valverde plaça sa clef, non sans lui avoir fait peur quelques instant auparavant.  Freddy Debessel se fit aussi plusieurs frayeurs face au très valeureux et vaillant Valentin Dechamps. Après avoir dominé le premier round, « Snatch » se fit surprendre à plusieurs reprises par l’agressivité adverse et un Dechamps qui prit l’initiative dans le combat. Une autre très belle guerre mis aux prises Romain Robert à Vincent Corbin. Deux rounds d’échanges de coups de part et d’autre, une vraie bagarre qui ravit le public avec la victoire de Corbin sur décision au final.

On notera les belles performances de la team Sorel avec une Assia Smaili conquérante et impressionnante et un Medhi Khirredine très vif qui surprit Adel Bendjelloul. On retiendra aussi le beau KO sur coup de genou de Sami Heyoun, le juji de son coéquipier Rachid Metlouti, les grosses impressions laissées par Mathieu Wagner et Mamadou Diaby ou encore le succès de Kevin Vélut.

Bravo à la famille Biamonti et tout leur staff pour le travail accompli et pour le très beau rendez-vous de combats offert au public de Marseille.