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Pour ce troisième épisode de la personnalité du mois, notre choix s’est dévolu sur celui des combattants qui est peut-être le plus en vogue actuellement mais aussi celui qui combat le plus. En effet, Malik Merad (18/11 - Apash team) est en train de cumuler les combats et accumuler les victoires depuis quelques semaines. Avec aujourd’hui 29 combats professionnels à son actif, il est aussi l’un des combattants actuels les plus prolifiques. En quelques lignes, nous allons retracer son parcours qui l’a mené, pour le moment, jusqu’au Cage Warriors.
En 2009, le public français découvre un petit jeune venu de Lyon. Petit n’est peut-être pas le mot qui convient au vu de la taille du personnage mais en tout cas, Malik démarre, déjà avec la ferme intention de battre tout le monde et de gravir les échelons. Régulièrement présent sur des évènements de kenpo, Malik a déjà deux victoires à son actif quand il débarque sur les contenders à Paris. Là-bas, il gagne un combat et en perd deux mais, épaté par son envie, Atch le convie lors d’une autre édition des contenders, unique à ce jour, une sorte d’absolute avec une catégorie open weight en moins de 93 kilos. Après une victoire sur Oussama Jablatte, il s’incline en demi face à l’excellent Johan Romming. Fin 2009, son record est de 4 victoires et 3 défaites.
En 2010 et 2011, Malik va combattre énormément de fois : 12 au total. Ne lésinant pas sur les risques pris face à des adversaires assez relevés, Malik fonce et va à la guerre comme on va chercher son pain. Et pourtant, Malik n’est pas un grand acharné de l’entrainement. Il le dit et le revendique lui-même, il se couche à pas d’heure, a une diététique d’amateur de fast food, s’entraine quand il le veut bien. Info ou intox ? On ne sait pas trop, mais le personnage a quelque chose de peu commun au milieu d’une galerie de combattants qui se nourrissent à la protéine et à la sueur à longueur de journée.
Durant ces deux années, « l’astre du désastre » va bouger sa carcasse un peu partout en France et en Europe. Il place des kimura à foison, accepte des combats dangereux face à des grands noms (Mark Godbeer, Marcus Vanttinen, Mikhaïl Zayats) et s’offre aussi le luxe d’une victoire par TKO contre Valavicius devant son public. Fin 2011, son record est de 11 victoires et 8 défaites.
(Copyright: Jendar Khemesh | Cage Warriors)
Entretemps, ce qui était la Mad team va devenir la team Apash, menée tambour battant par un autre personnage haut en couleur, Jean Bagal qui, depuis, a créé son gala et continue de combattre sur les rings français. D’autres potes de l’équipe poursuivent aussi leur bonhomme de chemin à l’image de Yacine Bandoui et de Sofian Benchohra.
En 2012 et 2013, Malik combat moins avec seulement 6 fights en 2 ans. Déçu par sa défaite contre Charles Andrade à Marseille, il prend sa revanche face au brésilien à Paris après un duel intense. Une victoire sur Steven Duvivier s’ensuit, et Jean Bagal démarre son gala à Lyon, donnant un combat pour le titre à Malik, une revanche face à Johan Romming. Le combat est très disputé. Aux coups de Malik s’oppose la recherche du corps à corps de Johan. Trois rounds sous les règles du kenpo. Trois rounds physiques, plein d’envie mais c’est finalement le francilien qui s’impose. Malik est très déçu et malgré sa victoire qui suit face à Bakary El Anwar, il quitte la France pour aller s’entrainer au Canda quelques mois. Il est à 14 victoires pour 11 défaites.
Là-bas, il a plusieurs potes de la team Apash, mais aussi d’autres français venus s’entrainer au Tristar. Pendant trois mois, il va progresser techniquement et physiquement. Pour tous, c’est la promesse d’un Malik plus dangereux encore qui va revenir. A son retour, il annonce son arrivée chez les poids lourds. Je ne cache pas qu’à cette annonce, l’idée de l’affronter un jour me titille. ON en parle même de temps en temps entre nous. Car derrière ce personnage qui peut balancer des vacheries sur Facebook pour le délire, il se cache un mec vraiment sympa, pas du tout imbus de lui et qui aime juste se fier de gros défis. Un bon gars.
Il manque ses débuts à Lyon en raison d’une blessure, un autre combat en Russie car son passeport n’arrive pas à temps. C’est en mars qu’il fera sa véritable entrée chez les gros. Il prend d’abord Nicolas Specq chez Atch. Specq lui rentre dedans, ce qui surprend Malik. Le combat part très vite au sol. Pendant plusieurs secondes, il se fait tordre la cheville mais ne cède pas. Merad n’abandonne jamais et le prouve encore une fois. Il trouvera finalement la soumission. Une semaine après, je me retrouve face à lui au GOTA. On en parlait, et finalement ça s’est fait, plus vite que prévu. Je m’attends à ce qu’il me rentre dedans mais il n’en fait rien. Il est plus posé, plus stratège qu’avant et sait adapter son style à son adversaire. Pendant un round, il me fait tout faire à l’envers, c’est efficace. C’est surtout là qu’on se rend compte des progrès majeurs accomplis sur la façon de gérer un combat et de le mener.
Une semaine après, il prend la ceinture du Fightway face à l’excellent Frédéric Lefèvre, histoire aussi de venger son pote Yacine Bandoui, battu par le même Lefèvre un an plus tôt, alors qu’il remplaçait Malik en dernière minute.
Hier soir, Malik Merad faisait ses débuts au Cage Warriors. Pour l’occasion, il est redescendu en -93 le temps d’un combat (il y reviendra surement définitivement la saison prochaine). Face à Mohamed Felx Ali, il ne voulait pas se louper. L’égyptien a d’ailleurs déjà battu Sylvain Potard et Prince Aounallah par le passé. C’est un combat de titans que se livrent les deux hommes. Les coups pleuvent, le sol est rugueux. A la reprise du 3ème round, Ali ne revient pas, épuisé, cassé, lessivé parle français. Gros succès pour Merad. Désormais, son objectif est la ceinture du 100% fight qu’il dispute le week-end prochain à Paris, puis le gala de son pote Jean Bagal, le 19 avril. Du repos ? Quasiment jamais pour celui qui a désormais 18 victoires pour 11 défaites.
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